Rien ne semble a priori plus étranger au président que le conflit ou l'affrontement armé. Et d'abord parce que, homme politique tout en rondeurs, en compromis et en consensus, il rechigne au rapport de forces direct et lui préfère l'art de l'esquive et de l'évitement. François Hollande se révèle pourtant chef des armées sans complexes et sans remords, déclenchant sans ciller opérations extérieures et interventions des services secrets. Loin de ses atermoiements sur les problématiques économiques et sociales, ou de ses hésitations sur les dossiers sociétalement sensibles, les affaires militaires et sécuritaires ont dessiné un chef des armées sans le moindre état d'âme. Comme s'il y avait une forme de schizophrénie politique entre un Docteur François empêtré sur le plan intérieur, et un Mister Hollande sans pitié sur le front extérieur... Comment le président s'est-il installé dans l'uniforme du chef de guerre en déclenchant l'opération Serval au Mali ? Pourquoi François Hollande se montre-t-il si allant pour frapper en Syrie et en Irak contre Daesh, au point de se montrer plus belliqueux encore que Washington ? Pourquoi a-t-il si peu de scrupules, contrairement à ses prédécesseurs, à utiliser les services spéciaux ? Qui sont ses faucons, quels sont les réseaux diplomatiques et militaires qui l'appuient dans ses offensives ? Comment a-t-il utilisé les attentats de janvier 2015 pour user, voire abuser de la fibre sécuritaire ? Ses guerres pourront-elles sauver le soldat Hollande en 2017 ? L'enquête est fouillée, associant documents d'archives, témoignages du Président lui-même, de ses ministres, de ses conseillers, mais aussi de spécialistes de la Défense, d'anciens ministres ou d'opposants, de responsables des services secrets.