" Une jeune femme sans nom arrive dans une île, en été. Elle traverse en autobus un paysage aride jusqu'à une plage où elle est déjà venue avec un ami. Elle se souvient d'une grotte où ils se sont aimés. Il n'y a personne sur la plage, pas un souffle de vent. La taverne est fermée. Elle se baigne nue. Est-elle aussi seule qu'elle le croit ? " Lorsque l'" inconnue " se dirige vers la grotte où elle avait fait l'amour avec son ami juste avant de rompre, elle aperçoit une très jeune fille (la " petite ") et son père (le " colosse ") qui se sont installés là. Elle reste quatre jours à les épier, puis se découvre en leur volant une orange. L'homme est d'abord un peu rude. Il est divorcé et passe ici ses vacances avec sa fille qu'il adore. La petite est un peu étrange, parfois elle bégaie, paraît handicapée, parfois non, elle est vive et n'est plus vierge, à l'entendre. Assez vite le trio se forme, l'inconnue est attirée par le colosse, et réciproquement, elle est fascinée par la petite, délicieuse d'ambiguïté. Le colosse s'absente un jour au village et revient, fait l'amour avec l'" inconnue ". Puis celle-ci se réveille un matin et constate qu'ils sont partis... Bien des choses restent dans l'ombre ou l'équivoque, et c'est parfait ainsi. Il règne sur ce court roman une sensualité muette qui ne dissipe pas le mystère du désir entre un père et une fille. L'" inconnue " fait brièvement passer le courant, l'équation reste irrésolue. Du pur Marie Nimier