Aimer l'homme, ce n'est pas forcément faire de lui un dieu ; aimer la démocratie, ce n'est pas forcément céder aux passions démocratiques liées à l'égalité ou à la sécurité. Dans cet essai vif et provoquant, Bertrand Vergely s'en prend aux effets dramatiques d'un fantasme qui prend aujourd'hui toute la place : le désir d'en finir avec nos limites.
Le transhumanisme promet d'en finir avec la mort. Mais l'homme « augmenté » peut-il devenir la figure de l'homme libre ? En finir avec l'accouchement ou avec la différence sexuelle, donner pour objectif à l'éducation la réussite pour tous et à l'action politique le risque zéro : de quel prix paie-t-on ces fausses promesses ? Sert-on vraiment le genre humain quand on se donne comme but de faire advenir cet homme-Dieu que Luc Ferry inscrit dans l'humanisme de l'homme moderne ?
Et si nous cessions de promouvoir l'homme-Dieu, ce colosse aux pieds d'argile ? La tyrannie n'est pas une fatalité. Nous pouvons en finir avec tous les nihilismes, celui du désespoir comme celui de l'orgueil. Si nous le voulons.