Coup de tonnerre à Rome : un cardinal ukrainien, qui a connu la torture et la faim dans les camps de travail soviétiques, accède au trône de saint Pierre sous le nom de Cyrille Ier...
C'est en 1963 que le romancier de L'Avocat du diable eut l'idée de raconter ce pontificat imaginaire. Sa force prophétique ne tient pas seulement à l'hypothèse, impensable alors, d'un pape venu de l'Est. L'évolution des mœurs, l'intervention de la science dans le processus de la vie humaine, les problèmes du tiers monde, la lutte ouverte ou souterraine entre modernistes et traditionalistes... Tous les problèmes rencontrés par le catholicisme depuis un demi-siècle sont envisagés ici, à travers des personnages profondément humains : George, le journaliste sincèrement chrétien, qui désespère d'obtenir l'annulation d'un mariage afin d'épouser celle qu'il aime ; Ruth, juive d'origine allemande, devenue catholique, cherchant dans le dévouement envers les pauvres l'oubli de son déracinement ; Télémond, le religieux à qui l'Eglise a imposé vingt ans de silence sur ses travaux scientifiques ; Cyrille lui-même, pontife épouvanté par l'ampleur de sa tâche...
Tout au long d'un récit captivant, remarquable peinture des rouages et des secrets du Vatican, Morris West (26 avril 1916 - 9 octobre 1999) pose avec une grande hauteur de vue les problèmes spirituels de notre fin de siècle. Il est un écrivain australien qui a reçu en 1959 le James Tait Black Memorial Prize pour son roman L'avocat du diable (The Devil's Advocate). Ses œuvres ont souvent mis l'accent sur la politique internationale et le rôle de l'Église catholique dans les affaires internationales. Une de ses œuvres les plus célèbres, Les souliers de Saint Pierre, envisage l'élection et la carrière d'un pape slave, 15 ans avant l'accession de Karol Wojtyla à la Papauté (Jean-Paul II).