« J'ai pris le volant un jour d'été, à treize heure trente ». On ne sait pas grand-chose des raisons qui poussent le narrateur à quitter Paris et à rouler en direction de Marseille, ville qui s'est imposée à lui comme un mot plus que comme une destination. Le seul besoin de fuir ? Ce serait trop simple. N'a-t-il pas plutôt l'intuition que c'est justement en s'en remettant au hasard que la vie peut enfin apporter du neuf ?
Avec ce livre où la géographie prend toute sa place, Christian Oster signe un de ses romans les plus forts. Son dénouement énigmatique revêt des accents tragiques, rares chez cet écrivain réputé pour son humour et son goût pour le nonsense. Christian Oster avait toujours rêvé d'écrire un « road novel », à la manière des grands romanciers américains. C'est désormais chose faite. En guise de Route 66, ce sont les petites routes du centre de la France qui nous entraînent, à la suite de son narrateur, en quête d'on ne sait quelle chasse au trésor.