Madeleine, 92 ans, décide de fixer la date et les conditions de sa disparition. En l'annonçant à sa fille Diane, et à son fils Pierre, elle veut les préparer aussi doucement que possible à sa future absence. Mais pour ses enfants, c'est le choc, et les conflits commencent. Jusqu'à la fin Madeleine gardera comme ligne de conduite la dignité, l'humour et la passion de la vie, pour leur donner à tous, et en particulier à Diane, une émouvante "dernière leçon".
Extrait :
"Pour aller au bout de ton geste, il te fallait rassembler tant d'énergie que, si celle-ci s'épuisait, si tu parvenais trop tard à la frontière, tu n'aurais plus la force, ni physique ni psychique, de l'accomplir. D'où ton obsession sur l'état des lieux, le recensement incessant de tes facultés. En dépit de l'épuisement qui te gagnait et qui gagnerait cette bataille, perdue d'avance, contre le temps, il te fallait la tenir en réserve, cette force précieuse, la préserver de l'érosion implacable de la nature, être sûre que, au dernier moment, elle ne t'abandonnerait pas, ne te trahirait pas, que tu pouvais compter sur cet ultime sursaut de tout ton être pour sauter le muret, proprement, dignement et seule."