Leslie Charteris, né à Singapour d'une mère anglaise et d'un père chinois qui prétendait faire remonter ses ancêtres à la dynastie Shang, mène une enfance tumultueuse et vagabonde avant d'être envoyé vers 11 ans en Angleterre pour parfaire son éducation dans les meilleures écoles. À cette époque déjà, il a pris l'habitude de rédiger des nouvelles et des ébauches de roman. Lors de sa première année d'études au King's College de Cambridge, il envoie son premier texte achevé à un éditeur, qui l'accepte. Il abandonne aussitôt l'université et se lance dans l'écriture de thrillers. Dans son troisième roman, publié en 1928, apparaît pour la première fois Simon Templar, le Saint. Le succès populaire est immédiat.
Le Saint est à la fois un justicier, un voleur et un détective : il ne s'attaque qu'à des criminels, ce qui lui vaut parfois d'être qualifié de "Robin des Bois des temps modernes", et n'hésite pas à violer la loi dès qu'il l'estime nécessaire (cela va de l'introduction par effraction à l'assassinat), d'où les relations ambigües qu'il entretient avec la police (notamment l'inspecteur de Scotland Yard Claude-Eustace Teal) qui est, selon les circonstances, son allié ou son ennemi. Son surnom lui vient de ses initiales "S.T." ; en outre, le Saint a l'habitude d'avertir ses ennemis ou de signer ses forfaits d'une "carte de visite" représentant un bonhomme linéaire couronné d'une auréole, la "marque du Saint" ; ce dessin, emblématique du personnage, apparaît ainsi en couverture des romans et sert de logo à la série télévisée.
Parmi les alliés récurrents du Saint qui l'aident à lutter contre le crime figurent sa compagne Patricia Holm, ainsi que Hoppy Uniatz, un voyou américain repenti, archétype de la brute stupide, ivrogne sans espoir de repentir. Cette parfaite antinomie de Simon Templar se révèle toutefois un acolyte fidèle et finalement un précieux allié, malgré les bourdes régulières qu'il commet lors des enquêtes du Saint.