- Où est-ce qu'on m'envoie ? demanda Gilles. - On t'a trouvé une place à Montaigne, à Anjou. - Une polyvalente? Oh non! En plus, il n'y a même pas de classes de secondaire 1 dans cette polyvalente-là, non? - C'est vrai, ça commence avec les classes de secondaire 2. Le directeur de Montaigne à qui j'ai parlé m'a dit que tu pourrais avoir quatre groupes de secondaire 3.- Quoi? Mais je n'ai jamais enseigné à des élèves aussi âgés! Ça n'a pas d'allure de me faire ça! Juste au moment où l'école recommence.
Et, en plus, on me change de niveau! Autant dire que j'ai perdu mon été à travailler pour rien.» Montréal, 1978. À quelques jours de la rentrée scolaire, Gilles Provost est contraint de quitter la petite école où il enseigne le français depuis douze ans pour aller travailler dans une polyvalente qui accueille près de deux mille élèves. La taille de la structure et la lourdeur administrative de l'établissement feront perdre à cet amoureux de l'enseignement tous ses repères. La nouvelle réalité de la polyvalente poussera le professeur à se remettre en question tout au long de l'année. Le «cirque» aura-t-il raison de sa vocation?