La démocratie dans Globalia est universelle et parfaite, tous les citoyens ont droit au " minimum prospérité " à vie, la liberté d'expression est totale, et la température idéale. Les Globaliens jouissent d'un éternel présent et d'une jeunesse éternelle. Évitez cependant d'en sortir car les non-zones pullulent de terroristes et de mafieux. Évitez aussi d'être, comme Baïkal, atteint d'une funeste " pathologie de la liberté ", vous deviendriez vite l'ennemi public numéro un pour servir les objectifs d'une oligarchie vieillissante dont l'une des devises est : " Un bon ennemi est la clef d'une société équilibrée. " Un grand roman d'aventures et d'amour où Rufin, tout en s'interrogeant sur le sens d'une démocratie poussée aux limites de ses dangers et de la mondialisation, évoque la rencontre entre les civilisations et les malentendus, les espoirs et les violences qui en découlent.
À la manière d'un George Orwell ou d'un Aldous Huxley, Jean-Christophe Rufin explore le roman d'anticipation en digne observateur du réel. En mettant en garde contre les « avenirs radieux » de la mondialisation, Globalia est un authentique chef-d'oeuvre qui ne laisse à aucun moment indifférent. Forte d'une écriture toute en finesse et envoûtements, voilà une narration hors du commun, tout aussi palpitante que terrifiante.