Depuis la fin du XIXe siècle, l'anthropologie qui étudie l'unité de l'humanité dans la diversité de ses manifestations n'échappe pas au partage entre nature et culture. Elle est scindée entre une anthropologie physique qui établit l'unité par-delà les variations et une anthropologie culturelle ou sociale qui fait état des variations sur fond d'unité. Mais l'anthropologie culturelle est elle-même divisée entre deux explications : celle qui considère les diversités culturelles comme autant de réponses adaptatives aux contraintes du milieu naturel et celle qui insiste sur le traitement symbolique d'éléments naturels choisis dans le milieu environnant. Selon Philippe Descola, c'est en se libérant du dualisme et en recomposant une écologie des relations entre humains et non-humains que l'anthropologie, acceptant de renoncer à son anthropocentrisme, pourra sortir des débats entre déterminismes naturels et déterminismes culturels.