Émigré à Paris, Kim s'adresse à son ami d'enfance, Arkadi.
Avant d'être séparés à l'âge de quatorze ans, les deux garçons
ont grandi ensemble dans un hameau communautaire, non loin de
Leningrad.
Kim et Arkadi vivent des années heureuses. Tous deux pionniers
dans un mouvement de jeunesse, ils marchent fièrement vers
l'horizon radieux que leur promettent les films de propagande,
au rythme des chants qui célèbrent les héros de la guerre et
la figure mythique du Travailleur. Mais certains silences des
parents sont lourds de sous-entendus. Peu à peu émerge en eux
le sentiment qu'on les dupe.
Et pour l'adulte aux yeux depuis longtemps dessillés, la
nostalgie est double : à celle des scènes de l'enfance que la
mémoire baigne d'une lumière neigeuse, vient s'ajouter celle,
plus inattendue, de l'époque du mensonge et de l'aveuglement.