Le 11 avril 2006, au lendemain de la victoire électorale de Romano Prodi, l'Italie apprend la stupéfiante nouvelle : Bernardo Provenzano dit " Le Tracteur ", en cavale depuis quarante-trois ans, vient d'être fait prisonnier dans une bergerie décrépite non loin du village de son enfance. La date de l'arrestation du chef de Cosa Nostra, parrain de la mafia sicilienne, parrain des parrains, n'est pourtant pas due au hasard : Silvio Berlusconi n'avait jamais dissimulé son antipathie pour les juges de Palerme. Nul ne peut dire aujourd'hui à quel point cette matinée du 11 avril 2006 sera significative dans l'histoire de Cosa Nostra, mais déjà de nombreux observateurs s'interrogent sur le moment choisi par l'Etat italien pour répondre à l'organisation criminelle la plus secrète, la plus violente et la plus célèbre du monde. La question des liens entre l'Etat italien et la Mafia, celle du laxisme des gouvernements successifs, voire de la collusion de nombre de leurs représentants avec une criminalité aussi cruelle et aussi lucrative depuis cent cinquante ans, est précisément au centre de cette première histoire complète de la mafia sicilienne. Du code des premiers " hommes d'honneur " au XIXe siècle dans les champs de citronniers de la Sicile à ce matin d'avril 2006, John Dickie nous révèle les mystères des initiations cachées et immuables, le trafic de l'héroïne, l'ascension sanglante de la célèbre famille de Corleone et la naissance de la mafia américaine. Il nous raconte l'omerta trahie par les mafieux repentis comme Tommaso Buscetta, le maxi-procès de 1987, l'assassinat brutal en 1992 de Giovanni Falcone, figure de proue du pôle antimafia italien, qui indigna l'Italie ; et toujours cette violence des rafales de mitraillette en pleine rue, ces meurtres dans l'obscurité, ces corps dissous dans l'acide, jetés à la mer ou découpés et donnés aux cochons... Pour la première fois, Cosa Nostra : l'histoire de la mafia sicilienne de 1860 à nos jours - livre stupéfiant et captivant - nous mène au c�ur d'une société ultrasecrète dont l'unique objet est, depuis ses origines jusqu'à aujourd'hui, de rechercher le pouvoir et l'argent en cultivant l'art d'assassiner et d'échapper à la justice.