Voyage à motocyclette, Latinoamericana est un carnet de voyage retraçant son voyage effectué en compagnie de son ami Alberto Granado, au guidon de leur Norton 500, surnommée "la Poderosa" ( "la Vigoureuse" ). En tête, le goût de l'aventure, du dépassement de frontières, des horizons à atteindre. D'étape en étape ils endurent, l'orgueil en carapace, les impondérables de la vie de bohème.
De la beauté des lieux aux vives difficultés météos, ils avancent grâce à leur faconde et leur éloquence parmi une population toujours fascinée par ces deux "experts en léprologie". De fait, c'est là l'un de leur but principal, apprendre et découvrir l'encadrement des malades atteints de la lèpre, mais aussi en apprendre sur d'autres êtres atteints d'un mal tout aussi pernicieux : le prolétariat.
Ils se mêlent à une population rude composée d'indigènes exploités et délogés de leur vraie nature, de leur terre et de leur volonté propre.
Ernesto Guevara entrevoit les premiers bourgeons d'un communisme qui s'installe parmi ces gens qui n'en connaissent que peu. Plusieurs mois d'épisodes de vie, d'intempéries, de ventres creux, de solitude et de frasques joyeuses ou dramatiques. Pour s'achever dans la naissance balbutiante et passionnée du révolutionnaire...
Ce journal est écrit d'une plume poétique d'abord qui se laisse porter au fil des mois par le besoin d'une description simple et plus objective des faits. Ernesto Guevara est un conteur, on le sent. C'est ce qui apporte tout son sel au récit de cette évolution, de cette éclosion d'un personnage qui ignore qui il sera, qui il deviendra. Ce qu'il deviendra. Récit initiatique, aventure, road story si l'on peut dire... Pas d'idéologie à revendre, juste un voyage.