Tulipe, ancien déporté, vit à Harlem, après la guerre, dans un meublé sordide.
Il a pour seuls amis un autre émigré, oncle Nat, de race imprécise, et la fille de ce dernier, Léni.
Tulipe est le Blanc failli, qui avoue, proclame, mime sa capitulation.
Il tente de s'arracher à tout ce qui fut et demeure pour lui sacré et se réfugie dans le cynisme.
Réaliste jusque dans la parodie, jonglant aussi bien avec les millénaires qu'avec toutes les «bonnes paroles» sempiternelles,
ce roman né du monde nihiliste de 1945 où l'on venait de «gagner» une guerre dont l'atrocité même était une défaite n'a rien perdu de ses qualités d'actualité.
Il y a une morale à cette satire de l'idéalisme par un idéaliste :
c'est l'impossibilité de désespérer.