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À l'été 2014, la guerre à Gaza a montré que le conflit au Proche-Orient était parvenu à un point de non-retour. Tous les dix-huit mois, une confrontation survient, et la question n'est plus de savoir si mais quand le prochain conflit armé va éclater. Vingt ans après la signature des accords d'Oslo, Israël n'a jamais été aussi radicalisé à droite, son armée aussi violente. Gaza n'a jamais subi de destructions aussi massives ; jamais autant de roquettes n'avaient été tirées par le jihad islamique et le Hamas ; jamais autant de civils palestiniens n'avaient péri sous les bombes israéliennes. Fin 2014, au lendemain de l'offensive « Haie de protection », les groupes armés palestiniens ont gagné en influence, la droite israélienne promeut plus de lois ségrégationnistes à l'Assemblée. Bref, jamais le fossé entre les deux peuples n'a paru si grand. Or, l'impasse n'est pas une fatalité mais le résultat d'un déséquilibre, d'un système de négociations bipartites biaisé entre un État souverain et une population sans État, sans leviers politiques, au gouvernement divisé et qui n'a aucune contrepartie à offrir à Israël en échange d'un retrait de colons de Cisjordanie, condition de l'établissement d'un État palestinien viable. Vingt ans de négociations pour un tête-à-tête stérile et un déséquilibre accentué par la passivité de la communauté internationale et l'absence de vision pour la région d'une administration Obama qui a failli à sa tâche. En achevant la solution à deux États alors même qu'ils en avaient fait la promotion, les accords d'Oslo ont réduit à néant les espoirs de paix à court terme. Et pourtant, de « Plomb durci » à « Haie de protection », ces dernières années ont vu émerger des tentatives spectaculaires de s'extraire de ces tractations dont l'issue était connue d'avance. Sur le terrain, la période 2009-2015 est aussi celle de la reconnaissance de l'État Palestinien à l'ONU, du mouvement social israélien de l'été 2011, de l'élargissement du phénomène BDS (boycott, désinvestissement, sanction).