Alphonse Allais fut journaliste et humoriste. Il mourut frappé d'une embolie pulmonaire. Il nous reste de lui l'image d'un homme à l'humour acide et un spécialiste de la théorie de l'absurde.
Il a fait partie du mouvement Fumiste, était membre du club des Hydropathes, fut un pilier du cabaret le Chat noir dont il dirigea la revue et présenta de fameuses toiles monochromes (Combat de nègres dans un tunnel noir, Récolte de la tomate sur le bord de la mer rouge par des cardinaux apoplectiques, etc.) au salon des Arts Incohérents Alphonse Allais a composé des centaines de contes humoristiques, tous ou presque écrits dans l'urgence. Poète autant qu'humoriste, il a cultivé entre autres le poème holorime, c'est-à-dire constitué de vers entièrement homophones, où la rime est constituée par la totalité du vers. Exemple :
« Par les bois du djinn où s'entasse de l'effroi, Parle et bois du gin ou cent tasses de lait froid. »
ou encore :
« Alphonse Allais de l'âme erre et se f... à l'eau. Ah ! l'fond salé de la mer ! é ! Ce fou ! Hallo. »
Il sait à l'occasion se moquer de lui-même, dans le vers suivant :
« Ah ! Vois au pont du Loing : de là vogue en mer Dante. Hâve oiseau pondu loin de la vogue ennuyeuse »
suivi du commentaire de bas de page : La rime n'est pas très riche, mais j'aime mieux cela que de sombrer dans la trivialité.
Son art de tirer à la ligne était proverbial. Il est vrai qu'il faisait même cela avec esprit : "Il fait chaud ici, permettez que j'ouvre une parenthèse".
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