Se gâcher la vie est une liberté, pas une fatalité.
Personne n'a de recette d'une existence agréable et chacun s'emploie comme il peut à faire de la sienne une aventure qui vaille la peine d'être vécue. Malheureusement on est souvent loin du compte ! Nous avons cependant bien plus qu'il n'en faut pour nous concocter une vie heureuse, manger à notre faim, avoir quelques bons amis, aider nos enfants à grandir et nous réjouir d'être en vie. Et pourtant. Il semble parfois si difficile d'être heureux, de vivre en accord avec soi-même et en paix avec la vie telle qu'elle est.
Je vous propose d'examiner l'art de bien vivre sous un angle improbable et un tantinet provoquant, en mettant en lumière les mécanismes aussi ingénieux que biscornus que nous utilisons, souvent à notre insu, pour nous gâcher la vie. Les tuiles tomberont au gré des tempêtes, personne ne peut s'en prémunir à jamais, mais pourquoi donc en rajouter ? Pourquoi se compliquer une existence qui n'est déjà pas simple à gérer ? Nourrirait-on, dans l'embrouillamini de nos petits arrangements avec la vie, un obscur besoin de la saboter ?
Se gâcher la vie, c'est s'obstiner en vain ! S'entêter sans résultat. Croire à l'impossible. Rester assis sur ses idées sans les remettre en question. Subir, se résigner. Répéter encore et encore les mêmes comportements sans prendre en compte leur inefficacité. On se gâche la vie parce qu'on raisonne mal, parce qu'on ne change rien ou parce qu'on agit de façon inappropriée. On se gâche la vie parce qu'on n'accepte pas l'inchangeable, l'inéluctable et qu'on met son énergie au mauvais endroit.
Faut-il continuer ou abandonner ? Comment sortir de son enfermement ? Jusqu'où rester fidèle à soi-même ? Quand faut-il renoncer à s'acharner ? Comment s'y prendre autrement ? Il n'est pas simple de définir si une action est vaine ou si, avec le temps, elle pourrait s'avérer efficace ? Comment savoir si la persévérance sera mortifère ou fructueuse ? L'immobilisme serait-il un bon chemin vers la paix ? Faut-il vraiment que nos actions soient utiles ? Si tout n'est que vanité et poursuite du vent, n'y a-t-il pas quelque attrait à la futilité ou l'insignifiance ?
Se gâcher la vie est un droit inaliénable mais bien inutile, un art pernicieux auquel nous consacrons beaucoup d'énergie. Le chemin de conscience et de remise en question sur lequel je vous emmène débouche sur une conclusion aussi étonnante que réjouissante !