Ce texte a plus de 25 ans. À l'origine, c'était une pièce radiophonique, et Patrick Süskind était encore un auteur complètement inconnu. Le texte a été traduit dans une vingtaine de langues, la traduction française par Bernard Lortholary paraissant en 1989. Des centaines de mises en scènes, un public énorme, d'innombrables lecteurs ont fait de ce texte un véritable phénomène, attirant des interprètes très divers, des acteurs vedettes et des anonymes, des scènes d'Etat et quelques scènes privées, des institutions comme des jeunes compagnies. Pour les interprétations frnaçaises nous retiendrons celles de Jacques Villeret ainsi que, plus récemment, Clovis Cornillac.
Ce mono-drame a comme héros un homme moyen, un contrebassiste anonyme, une sorte « d'ouvrier spécialisé » de l'orchestre classique. Seul dans sa chambre, avec son instrument, ses rêves brisés, son désespoir, sa mauvaise foi, son petit alcoolisme, ce « quelqu'un » - comme dit l'auteur - parle, en attendant qu'il soit l'heure d'aller au travail. Il s'empêtre dans ses pensées, se dévoile, se met à nu, s'effondre, cherche à se relever. Ce « quelqu'un », cet homme sans nom, soliloque comme bon nombre de personnes seules, à quelques pas de la folie peut-être.