«En te voyant, j'ai pensé que tu étais revenu pour moi, puis que tu avais vieilli. Je me trompais. Déjà tu souhaitais repartir. Et ce n'était pas tant que tu avais vieilli, tu étais transformé défiguré, allais-je dire, par la brûlure d une foi neuve. J'ai aussi cru que je délirais, que mon souper passait mal ou que j'avais trop bu. Mais ton nom susurré par tous ceux
qui étaient présents a craquelé le silence. J'ai compris que je n'étais pas le seul à te voir. Que c'était vrai. Que c'était toi.»
Un jeune chef d'état, porté au pouvoir par voie de succession, reçoit la visite de son frère tant aimé, disparu dix ans plus tôt après avoir assassiné un policier. La brève joie des retrouvailles cède aussitôt la place à l'amertume et à l'indignation : celui qui est revenu a changé. Désormais, il est l'Ennemi, l'homme qui excite les opposants au régime et organise sa chute.
A cause de lui, le pays va s'embourber dans une crise sans précédent.
Celui-là est mon frère est un conte. Dans une ville imaginaire où se côtoient monuments du passé et vie contemporaine, le temps ne s'écoule pas. Jusqu'à l'hallali final, c'est la voix du frère régnant que l'on entend voix émouvante qui déroule le récit envoûtant d'une affection mortelle.