C'est le portrait d'un homme, de ses remords et de ses désirs les plus profonds, que Jens Christian Grøndahl entreprend de brosser en trois moments de vie. Les jeunes années d'abord, la découverte de la littérature et de la langue allemande, l'engagement communiste et la découverte de la sensualité. Un jeune homme romantique et plein d'idéaux, prêt à quitter son confort bourgeois pour rejoindre Erika à Berlin où il découvrira ses premières désillusions.
Arrive ensuite l'âge de raison, le mariage, la naissance de sa fille Julie, et le divorce. Le narrateur a une quarantaine d'années, il est à présent enseignant et accueille un garçon d'origine serbe dans sa classe. Stanko le fascine mais c'est la rencontre avec la mère du jeune homme qui le trouble encore davantage. Passion à nouveau éphémère qui le renvoie à sa condition d'homme solitaire et de père en alternance.
À la veille de ses soixante ans enfin, c'est à Rome que nous le retrouvons. Grand-père depuis peu, le narrateur fait une nouvelle rencontre inopinée, avec une jeune photographe cette fois-ci. Elle l'invite chez elle pour lui montrer son travail avant d'accepter de partir avec lui à Paestum, photographier des ruines encore vivantes.
Les femmes sont omniprésentes dans la vie du narrateur, à chaque basculement dont elles sont souvent à l'origine. Les Portes de Fer parle d'amour et de solitude, mais également du désenchantement de l'individu occidental, de ce drame bourgeois que le grand auteur danois réussit à croquer avec une lucidité et une élégance toutes singulières.