Dans l'immense Brésil aux sangs mêlés, les favelas sont les forteresses des Noirs. Les Montségur des laissés-pour-compte et des rebelles. Des tueurs et des écoles de samba... En bref, le terreau idéal d'une fiction sociopolitique. À condition d'avoir du talent. Agualusa n'en manque pas. Il change, de livre en livre, de ton, de registre, d'écriture. De rythme, aussi, de respiration. La Guerre des anges est menée staccato, sans discours, fioritures, mais non sans suspense, éclats brisés d'idéaux, ou de ces instants de bonheur illusoires dont la vie orne ses désastres.