Sous la direction de Frédérique Chevillot et Colette Trout
Les femmes rebelles et/ou criminelles seraient-elles plus monstrueuses que leurs homologues masculins parce qu'elles transgressent la construction socio-sexuée d'une élusive « nature féminine »? La représentation de la rébellion et de la criminalité des femmes par les écrivaines d'expression française soulève la question de la représentation de la violence tout autant que celle de la violence de cette représentation, à travers le temps mais aussi à travers l'espace. Ce n'est que très récemment qu'écrire a commencé de ne plus être vécu par les femmes dans la violence de la transgression; qu'en devient-il dès lors que celles-ci écrivent pour revendiquer leur propre violence? N'y a-t-il pas là une rébellion scripturale et sociétale doublement subversive? « Une violence à soi » tel pourrait être le sous-titre de cet ouvrage qui, dans une perspective résolument féministe, s'adresse à un lectorat pluridisciplinaire. Son originalité tient en ce qu'il offre, par le biais de disciplines telles que l'histoire, la psychanalyse ou la linguistique, ainsi que sous l'angle de théories récentes sur la narratologie, le postcolonialisme, le traumatisme ou la glottophagie, une diversité d'approches sur un sujet d'actualité trop longtemps resté tabou.