«Les temples égyptiens, écrit Clément d'Alexandrie, sont magnifiquement construits; les cours sont environnées de colonnes; des marbres précieux et brillant de couleurs variées en décorent les murs; ils resplendissent de l'éclat de l'or, de l'argent, de l'électrum, et des pierres précieuses de l'Inde et de l'Éthiopie; mais si vous avancez dans le fond du temple, et que vous cherchiez la statue du Dieu, un employé du temple s'avance et soulève le voile, pour vous montrer le Dieu. Que voyez-vous alors? un Chat, un Crocodile, un Serpent ou quelque animal de ce genre!
C'était, en effet, un animal vivant que renfermaient les sanctuaires; mais ce qui excitait l'indignation du philosophe alexandrin paraissait aux yeux des Égyptiens une chose bien naturelle. Ils pensaient qu'il était contraire au bon sens d'adresser des prières et des offrandes à une image purement matérielle de la Divinité, et de la représenter dans le sanctuaire par un être totalement privé de son souffle créateur. C'est pour cela qu'ils choisirent des êtres vivants dont les qualités distinctives rappelaient celles qu'on adorait dans la Divinité même.»
Le déchiffrement de l'écriture hiéroglyphique allait mettre un terme aux incompréhensions et à la confusion qui régnaient dans les œuvres des auteurs grecs et latins sur la religion égyptienne. Par l'étude des bas-reliefs et des peintures, et la traduction des légendes qui accompagnent les images des dieux, leurs noms en écriture sacrée, et très souvent aussi leur généalogie, Champollion rendait enfin compréhensible le prodigieux système religieux de l'Égypte.