Dès sa première adolescence, Montherlant s'est enthousiasmé pour les courses de taureaux , découvertes au cours de vacances en Espagne. Il a lui-même pratiqué l'art tauromachique et a reçu en 1925 un assez grave coup de corne. Les Bestiaires - où l'on retrouve le héros du Songe, Alban de Bricoule, rajeuni de quelques années - est l'oeuvre que l'écrivain a tirée de son expérience des taureaux et de sa connaissance de l'Espagne. Dans les corridas, Montherlant ne voit pas seulement une épreuve tragique où l'homme affronte la mort, mais une cérémonie religieuse, un sacrifice sanglant hérité de l'ancienne religion de Mithra.