Dès que des gens par ailleurs notoirement fréquentables confrontent leurs avis sur les films qui viennent de sortir, la passion remplace peu à peu la civilité. (...) Puis les choses s'arrangent lors d'énormes apothéoses consensuelles saluant l'évocation d'un nanar hautement gratiné. Extrait de la préface de J.P. Jackson Kitsch, délirant, ahurissant, " naturel " ou " cultureux ", le nanar est un film raté, forcément rigolo. François Forestier, avec un mauvais goût très sûr, en propose un, chaque semaine, dans sa chronique du Nouvel Observateur. Il en a ainsi réuni 101, essentiels, regroupés en douze chapitres, allant des péplums lamentables aux chefs-d'œuvre surestimés. De Maciste contre les hommes de pierre à Sissi en passant par l'Amour parmi les monstres (un mélo poignant interprété par des siamoises) et Terror in Tiny Town (le seul western musical joué par des nains), il a sélectionné, avec patience et mauvais esprit, le meilleur du pire et, parfois, le pire du pire. Jayne Mansfield, Ed Wood, John Travolta, Antonioni, Don Johnson, Jean Gabin, Charlton Eston, Johnny Hallyday, Rita Cadillac, personne n'y a échappé (mais seul Mickey Rourke en a fait une carrière) : l'histoire du cinéma est faite de nanars. L'auteur propose même son favori, Oh ! Que Mambo ! Où Dario Moreno danse ! A propos de ce film, François Forestier conclut : " Si vous n'aimez pas ce film, vous n'aimez pas les nanars. Donc, vous n'aimez pas le cinéma. " Chaque début de chapitre est illustré d'une série de photographies tout aussi affligeantes et hilarantes que le texte.