Le portrait de Madeleine nous transporte dans les Franches-Montagnes en compagnie de Gustave Berthoud, jeune peintre de Neuchâtel vivant à Paris et venu rendre visite à sa grand-mère Mme Perrot. Il fait la connaissance de Madeleine, la domestique, venue de Goldren dans l'Oberland et de la famille des paysans de Mme Perrot, Christ Ramseyer, son épouse et leur fils Benedict, un fin contrebandier qui mêlera Gustave à ses combines douteuses. Sur fond d'intrigue amoureuse en triangle entre les trois jeunes gens, nous parcourons les Combes du Valanvron, les gorges du Doubs, celles du Dessoubre décrites avec tout l'amour de Louis Favre pour sa région. Mais la contrebande, si elle est une nécessité pour les moins nantis, est une offense de la part des autres, et ne fait pas toujours le bonheur de celui qui la pratique. Quant à l'amour, il prodigue de belles créations mais n'est pas toujours partagé. Il faut bien que quelqu'un laisse sa place.
Les esprits du Seeland se déroule à Saint-Blaise dans la famille d'un notable de la région, le justicier Donzel, son épouse et leurs deux enfants. Louis Favre nous décrit l'expédition annuelle dans le Chablais, au marais, pour le fauchage du foin. Opération menée entre hommes aguerris au dur labeur des champs mais donc le courage s'étiole à l'évocation des « esprits du Seeland » ! Ici encore, une intrigue amoureuse entre un Charles, le fils du justicier, trop timide et une Rosa surveillée de près par une vieille fille, sert de toile de fond à la nouvelle. Avec le temps, tout finira bien, si ce n'est que les esprits du Seeland se révéleront à ceux qui sous-estiment la nature dans le marais neuchâtelois.
L'aspirant c'est un futur instituteur, venu passer les examens d'État à Neuchâtel. Ernest Villiers est l'un d'eux et à cette occasion, son chemin croise celui du notaire Beljean et de sa fille Jeanne qu'il sauve d'un funeste destin dans les Gorges de l'Areuse. Jeanne aura l'occasion de lui rendre son geste, nouant un lien qui perdura bien après les fameux examens réussis. Après quatre ans, leur route se croisera à nouveau à Chaumont, lieu de villégiature d'été prisé des neuchâtelois et l'on y retrouvera un Ernest transformé et une Jeanne qui n'a rien oublié! Passer à côté de son destin est parfois bien plus près qu'on ne le pense et un vélocipède, objet bien insolite à cette époque, se révèlera comme un bien curieux entremetteur.