Dans Pékin ensevelie sous la matière noire d'un manteau de pollution, un homme parle. Cet homme est un savant. Il est climatologue. Pour nettoyer le ciel et fermer les centrales à charbon, pour repousser l'échéance mortelle d'une montée des eaux, il croit en la raison. Mais que peut la raison d'un homme lorsqu'autour de lui le monde est fou ? Trahir, en apparence. Et commettre une folie. Par passion amoureuse et par goût de l'argent, pour toutes ces raisons banales et mesquines qui font de lui un homme et non plus seulement un savant, cet homme renonce au confort des Lumières et accepte l'offre d'une milliardaire: préparer dans l'ombre du Parti communiste chinois la première manipulation grandeur nature du climat. Cela pourra être tragique - l'équivalent, dans l'histoire, d'un Hiroshima ou d'un Nagasaki. Ou simplement glorieux, comme la mise sur orbite du premier Spoutnik. Dans tous les cas, s'emparant du ciel, la Chine sera grandie.
« Nous entrons dans une période de conséquences » écrivait Churchill en 1938. Pour lui aussi, nous dit-il, mais aussi pour vous, le temps des conséquences est venu.