Dans le Mexique profond du début du XXe siècle, Pancho Villa soulève l'enthousiasme des foules en promettant la terre pour tous et en faisant couler le sang avec une générosité où se reconnaît le génie d'un vrai révolutionnaire. Et voici qu'on lui propose, pour mieux assurer son pouvoir naissant - et terroriser la populace qu'il entend libérer manu militari - un instrument qui a fait ses preuves ailleurs : rien de moins que la guillotine !
On ne divulguera pas ici les hauts faits qui accompagneront dès lors l'irrésistible ascension du redoutable instrument ; ni non plus les tribulations de l'infortuné Velasco, promoteur de sa remise en service sous le soleil de Mexico. Qu'il nous suffise d'assurer au lecteur que le romancier n'y va pas de main morte, si l'on ose dire ; et que l'histoire qu'il nous raconte est à la mesure de la remarquable quantité d'hémoglobine qu'il fait couler pour notre délectation. Décidément, on ne s'ennuie pas avec les représentants de ce qu'il est convenu d'appeler l'espèce humaine...
1910. Nous sommes au cœur de la révolution mexicaine, et Pancho Villa vient d'écraser les forces loyalistes. Plongés dans cette insurrection qui vient de connaître une avancée décisive, nous suivons avec passion les tribulations de Velasco, un avocaillon à la dérive qui manque d'argent mais pas d'idées. D'ailleurs, en réalité, beaucoup plus que des idées, Velasco a une idée. Il soumet à Villa une invention extraordinaire, capable de semer la terreur parmi ses ennemis et de consolider son pouvoir comme jamais : la guillotine ! Pourtant, très rapidement, Villa va se fatiguer de voir des corps sans tête gigoter comme des pantins. Il n'achètera pas cette fameuse guillotine. Avec ses personnages ambitieux, cruels, cyniques, son style brillant, fluide et incisif, Guillermo Arriaga surprend, enchante, captive... et l'humour noir est à son zénith, dans cet Escadron guillotine.