Fritz Kobus, bon vivant, héritier de son père juge de paix, décide de vivre sans travailler ni se marier afin de profiter de la vie, du bon vin, de la bonne chère, des amis à la brasserie du Grand-Cerf. Fidèle à sa philosophie pendant 15 ans, malgré les pressions du meilleur ami de son père, le rabbin David (rebbe), qui lui présente régulièrement les plus jolies veuves.
Comme chaque année, au premier jour du printemps, le bohémien Iôsef vient jouer du violon sous sa fenêtre, en remerciement d'un jour de Noël où Fritz le sauva du wachtmann Foux. Il l'invita à diner, ainsi que plusieurs de ses amis.
C'est à la fin de ce repas copieux, préparé avec art par la vieille Katel, et arrosé des meilleurs vins accumulés par le père et les grands-pères de Fritz dans sa cave, que passa la jeune Sûzel, la fille du fermier anabaptiste Christel qui s'occupe de la ferme des Kobus, Meisenthâl.
L'ami Fritz est une description réjouissante d'une partie de l'Alsace, dans laquelle diverses communautés vivent en bonne harmonie : anabaptistes, protestants, juifs, catholiques, ces derniers cependant les plus pauvres et décrits comme les plus rétifs au "contrat social". Le personnage de Fritz est la personnification de cette harmonie et ne se préoccupe que de bien vivre, en bonne amitié avec ceux qu'il aime.
L'ami Fritz, héros alsacien ? L'action se passe dans une partie de l'Alsace située entre Landau et la frontière actuelle. Bien que faisant partie de l'Alsace depuis 1680, cette zone a été rattachée au Palatinat en 1815, lequel a été partagé entre la Prusse et la Bavière, malgré l'absence de continuité territoriale, lors du congrès de Vienne. Cela explique la nationalité bavaroise de Fritz et son animosité envers les Prussiens, puisqu'il est favorable à l'unité de l'Allemagne, mais pas sous le joug prussien. Le percepteur Hann collecte donc les impôts pour le roi de Bavière !