Comment quelqu'un avait-il pu, dans ce coin de terre paradisiaque, ressentir suffisamment de haine pour tuer ? Pouvait-on se dessécher au point d'être insensible au sentiment de plénitude que dégageait cette nature, peut-être la plus équilibrée et la plus humaine qui soit ? Peut-être même pas de la haine, au fond. La haine est encore un sentiment humain. Il faut pouvoir juger l'autre digne de sa haine, de son attention haineuse.
C'est une forme de respect, de reconnaissance. C'est la sécheresse de l'âme qui fait l'assassin. Il faut être mort soi-même pour pouvoir tuer. Sur cette île de Porquerolles où tout respire le bonheur tranquille des jours d'été, la mort fait brutalement irruption. Le commissaire Donadey enquête tandis que les souvenirs enfouis au fond de sa mémoire affleurent peu à peu jusqu'à envahir le présent.