"Le passé n'a plus de présent pour nous: l'usurpation marchande ne le supportait pas vivant, habité avec du linge aux fenêtres, qui la contredisait toujours: campagnes enchantées du temps de la traction animale, moeurs et usages curieux de ces contrées lointaines peintes à la main, quartiers perdus, rues pensives, paisibles maisons d'avant l'électricité, chansons qu'on chante, profusion des siècles; qui ne sont plus et qui ne reviendront jamais: jetés tout vivants qu'ils furent dans la chaudière du progrès."
La Vie sur terre présente une vision pessimiste du monde actuel, très critique sur le progrès technique, le génie génétique et la pollution, considérés comme ennemis conjoints de l'intelligence, de la culture et de l'humanité dans ce qu'elle a de plus noble : la liberté, et de plus précieux : le temps.L'essai n'est pas politique au sens où il ne propose pas de remède aux maux du "temps où nous sommes". Baudouin de Bodinat considère, en effet, qu'il n'est plus temps de sauver quoi que ce soit, que nous ne sommes pas dans une période précédant une catastrophe, mais déjà dans le cataclysme lui-même.