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L'homme, en se lançant dans l'aventure de la conscience, est parvenu à l'antipode de son innocence originelle. La forme de savoir pour laquelle il a opté l'empêche de s'assimiler au monde. En proie à la manie du dépassement, il confond devenir et progrès. Tout change, il est vrai, mais rarement, sinon jamais, pour le mieux, car le "progrès" n'est que la version profane de la chute. Tomber de l'éternité dans le temps, ce fut jusqu'à présent la règle ; mais on peut tomber plus bas encore : déchoir du temps même. Cette expérience, cette crise plutôt, il n'est pas exclu que, d'individuelle, elle devienne un jour le fait de tous. Arrivé à cette extrémité, l'homme n'aurait plus qu'une issue : procéder à la conquête d'une seconde innocence et, en recommençant la connaissance, édifier une autre histoire, dégrevée de l'ancienne malédiction.