Pierre Michon n'est pas le biographe de Rimbaud. Il ne cherche à ajouter aucun chapitre, aucune ligne aux hagiographies et études existantes. Simplement, il enfile la personnalité du poète, se glisse dans l'intime de son écriture, tâchant de rejoindre, en définitive, la sienne. À coups de "on dit que" ou "on ne sait si", il parcourt, commente, hésite, rêve, abandonne, reprend l'aventure d'Arthur Rimbaud. Il ne donne aucune réponse, ne résout rien, mais s'interroge (en même temps qu'il interroge le jeune poète) : qu'est-ce qui pousse un homme à écrire ? À rechercher l'excellence ? Qu'est-ce qui fait soudain mûrir ses vers, "autant que s'il avait écrit d'un seul trait de plume La Légende des siècles, Les Fleurs du mal et La Divine Comédie" ?
L'auteur
Pierre Michon naît à Châtelus-le-Marcheix dans la maison de ses grands-parents. Il est élevé par sa mère institutrice après que son père eut quitté le foyer. Il passe son enfance à Mourioux puis au lycée de Guéret, où il est pensionnaire. Il étudie ensuite les Lettres à Clermont-Ferrand et consacre à Antonin Artaud un mémoire de maîtrise. Il voyage par la suite dans toute la France, ayant rejoint une petite troupe de théâtre. Michon n'exerce pas de profession stable.À trente-sept ans, il entre dans la vie littéraire avec la publication des Vies minuscules qui obtient le prix France Culture 1984.À ce livre succèdent Rimbaud le fils, ensemble de textes courts sur la destinée d'Arthur Rimbaud puis, dans une veine romanesque, La Grande Beune et Abbés.
En 2009, Pierre Michon publie Les Onze, dans lequel il évoque l'histoire du peintre Corentin et celle de la Révolution française à partir de la description d'un grand tableau représentant les onze membres du Comité de salut public (Robespierre, Saint-Just, Barrère, etc.) pendant la Terreur, qui serait exposé au Louvre (en réalité le peintre et le tableau sont fictifs).
Pour ce roman, Michon reçoit le 29 octobre 2009 le Grand Prix du roman de l'Académie française.