En avril 1882, à Tiszaeszlar, une petite bonne de 14 ans disparaît en revenant d'une course au village. Le même jour, une réunion à la synagogue rassemble des juifs venus de loin. Très vite, la rumeur enfle : les juifs ont enlevé et égorgé Eszter pour boire son sang. Soumis à des pressions, le fils adolescent du bedeau de la synagogue « avoue » : il aurait assisté au crime par le trou de la serrure. Un corps est bientôt retrouvé dans la rivière, qui porte les habits d'Eszter mais n'a pas la gorge tranchée. Le procès qui va se dérouler un an plus tard soulèvera les passions jusqu'en Amérique.
Citation :
"Jamais il n'a été très bon d'être juif mais à cette époque là, être juif à Tiszaeszlàr, c'était pire que d'être chien".
Se fondant sur les comptes rendus du principal avocat de la défense et d'un journaliste, Gyula Krúdy reconstitue, cinquante ans après, toute l'histoire dans sa complexité. En romancier balzacien, il réinvente tous les personnages avec une puissance d'évocation qui rend encore plus passionnant ce roman policier vrai dont l'enjeu va bien au-delà de la quête d'une vérité introuvable.