Les deux petits garçons se sont bien trouvés. Collin, fan de film d'épouvantes et de littérature horrifiques, solitaire, mal dans sa peau, rencontre Roy. Lui aussi solitaire mais avec un seul désir pour s'amuser, son éclate comme il dit : le meurtre. Schéma classique, on commence par les animaux puis par plus gros si vous voyez ce que je veux dire... L'enfance d'un tueur en série me direz vous ? C'est un peu ça, et c'est même pire que ça.
D'abord, il faut compter sur le talent et le style bien à part de Koontz. Tout est très dialogué et il suffit que de quelques mots au style direct pour créer toute une ambiance, sombre, nocturne et dérangeante. Cela tient du prodige.
Mais il y a un autre aspect plus douloureux et plus sensible dans ce roman : l'enfance. Ces deux enfants sont délaissés, et plus particulièrement Collin, dont la mère est divorcée et qui est prise, trop prise, par son travail pour parler à son fils. Elle lui donne de l'argent et débrouille toi pour manger. Collin n'est pas compris par sa mère, pas compris par ses camarades et la figure du père est atroce. Un personnage violent, qui l'emmène pécher le requin (partie de pêche particulièrement sanglante d'ailleurs), lui fait boire de la bière et lui demande de ce comporter en homme. Plus que ce qu'un petit garçon ne peut en supporter.