De son enfance, Madeleine Melquiond ne retient qu'amertume et insatisfaction, mal aimée par une mère dont la seule ambition était l'ascension sociale et par un père accaparé par son activité. De cette situation va naitre chez l'auteure un désir de perfection absolu (et vain) pour obtenir une reconnaissance, désir qui persistera dans sa vie de femme malgré un accomplissement personnel et professionnel. Madeleine mènera une vie tambour battant. Elle devient journaliste après de brillantes études à Normale Sup, élève trois enfants, se marie à deux reprises, s'investit dans des combats politiques qui scandalisent sa mère� C'est dans ce cadre conflictuel que s'invite la maladie d'Alzheimer, emportant les souvenirs de sa mère et toute possibilité d'un pardon formulé, d�une libération des traumatismes du passé. La relation de dépendance s'inverse et conduit la fille à prendre soin de son ainée. Madeleine Melquiond décrit dans ce récit âpre et incarné sa propre difficulté à faire fi de ses ressentiments à l'égard de sa mère, à accepter que ni réparation, ni justification ne pourront plus venir, à construire avec cette femme qui s'éloigne progressivement de ce qu'elle fut une relation nouvelle et apaisée.