Marc, « qui répare des choses inutiles depuis toujours », accepte de quitter la métropole et sa compagne Stef, pour rejoindre en Guyane son ancien patron, Julo. Celui-ci a un projet dément : devenu orpailleur, trafiquant d'or, il doit changer le moteur d'une monstrueuse pelle Caterpillar 215 qu'il a entrepris de faire convoyer par un ancien légionnaire, Jo, et un mystérieux Brésilien qui l'assiste dans cet enfer vert. La machine, après avoir avalé des kilomètres, est immobilisée au milieu de la forêt, loin de la mine sauvage. Aidé d'un piroguier, Marc rejoint les deux hommes et va s'atteler à réparer la bête d'acier et de feu au milieu du paysage dans lequel l'engin s'est frayé un passage en luttant contre la jungle à la fois fragile et menaçante. Les hommes vont alors se battre contre leur propre folie, contre cette nature qui les fait souffrir et qu'ils torturent en vain au pied de la pelleteuse, plantée au milieu de la forêt, à la fois imposante et ridicule. Énorme quand ils se tiennent à côté, ridicule face à ce qui l'entoure.
Un voyage sur un fleuve au milieu de la jungle de Guyane pour partir à la rencontre d'un personnage qui évoque le colonel Kurtz de la nouvelle au coeur des ténèbres de Joseph Conrad immortalisé par Marlon Brando dans Apocalypse now et qui se révèle être plus proche de Mario (Yves Montand dans le salaire de la peur), un voyage qui se transforme en un huis-clos oppressant entre trois personnages mystérieux.