" Je n'ai jamais voulu d'enfant." C'est par cette phrase choc que Guylaine Guay commence son récit. C'est raide, mais avec elle, c'est comme ça.
Une franchise, une authenticité et une générosité peu communes traversent le livre. Et l'autodérision aussi (parce qu'il faut en faire preuve pour vivre avec deux enfants autistes.)
La comédienne et chroniqueuse télé raconte sa joie puis son désarroi à l'arrivée de ses rejetons. Après deux dépressions post-partum, elle quitte son conjoint puis, quelques mois plus tard, ré emménage avec lui en colocation. Pendant une année, elle enchaîne les voyages à l'étranger " pour oublier que, à quatre ans, mon Clovis n'était toujours pas propre, que mon Léo était victime de constantes moqueries à l'école, que j'habitais avec mon ex parce que je ne me sentais pas apte à m'occuper de mes enfants".
Elle le confesse, il lui a fallu un peu plus de temps que la moyenne " pour ouvrir l'écoutille de mon amour profond ". Le handicap de ses enfants lui révèle une vie insoupçonnée, pas toujours facile, mais pas désespérante non plus. "J'observe Léo et Clovis, et je remarque qu'ils sont très doués pour le bonheur. Je deviens par le fait même douée pour le bonheur, moi aussi."
Bien sûr, elle s'inquiète pour l'avenir de ses fils, qui ont aujourd'hui 11 et 13 ans. Que leur arrivera-t-il quand ils seront adultes ? " Je passerai ma vie à marcher à leurs côtés sur le chemin de l�autonomie. Mais après, qui prendra le relais ?" Guylaine n'a pas dit son dernier mot.