Le « Domaine Fraternité », dans une plantation de cacao au Sud de Bahia. Des ouvriers agricoles s'entassent dans des cases malpropres, exigues et humides. Dans ce monde rythmé par les cacaoyers, objets bénis et haïs en même temps, les distractions sont rares : un peu de tafia, des femmes, des chants mélancoliques, des danses ancestrales au-dessus d'un feu.
C'est là que débarque Sergipano, un jeune homme déclassé suite à la mort de son père, contraint à la vie ouvrière par un destin tragique et vicieux. « Loué » une misère par le Colonel Mané-la-Peste, être bedonnant exploitant le malheur pour mieux renflouer ses poches, il mène une vie besogneuse. Dans ce monde coloré où le langage est cru, direct, sans fioritures, il va faire l'expérience de la fraternité qui lie entre elles des âmes sans espoir, courageuses et authentiques.
Jorge Amado signe avec Cacao un roman engagé dans lequel se confrontent deux mondes que tout sépare. Évoquant la naissance de la conscience de classe, il décortique, dans un style métissé et maîtrisé, les difformités de la condition humaine.
« J'ai essayé de raconter dans ce livre, avec un minimum de littérature au profit d'un maximum d'honnêteté, la vie des travailleurs dans le sud de l'État de Bahia. » Jorge Amado