Invité en Californie comme écrivain en résidence, Monsieur K part avec sa femme, laissant au Japon ses trois enfants : Mâ, étudiante en littérature française et ses deux frères, ' qui prépare ses examens d'entrée à l'université et l'aîné Eoyore, handicapé mental qui passe le plus clair de son temps à composer de la musique. Existence tranquille n'est pas exactement le terme qui convient car l'absence des parents fait peser une lourde responsabilité sur les épaules de Mâ. C'est pourtant le titre qu'elle finira par donner au journal qu'elle tient pendant le séjour de ses parents à l'étranger. La tâche n'est pas simple pour la jeune fille car, non seulement Eoyore demande des soins constants, mais ses réactions sont imprévisibles. Quand on commence à parler dans le quartier des méfaits d'un satyre, elle s'affole. On sait que Kenzaburo Oé, Prix Nobel de littérature en 1994, est lui-même père d'un enfant handicapé - et compositeur - qui tient une place primordiale dans son oeuvre. C'est ce qui confère au récit de cette existence tranquille, empreint à la fois d'humour et de gravité, toute la vérité d'une réflexion profondément humaine sur le mal et l'innocence.