Avec son roman Dans les coulisses du Musée, Kate Atkinson créa sans aucun doute l'une des sensations littéraires de l'année 1996. Déjà titulaire, en Angleterre, du célèbre Prix Whitbread, son livre fut, en France, couronné " meilleur roman de l'année " par la revue Lire. Ce premier roman d'une inconnue de quarante-quatre ans avait fait d'emblée figure de chef-d'oeuvre tant auprès du public qu'auprès de la critique. C'est donc avec une bien légitime curiosité qu'on attendait le deuxième livre de Kate Atkinson. Les critiques les plus élogieuses saluèrent immédiatement ce deuxième roman qui demeura des semaines durant sur la liste des best-sellers britanniques. C'est de nouveau une sorte de saga familiale que nous propose Kate Atkinson : l'histoire insolite et tourmentée des Fairfax, famille ayant doucement glissé, au fil des siècles, de l'arrogante aristocratie élisabéthaine à la petite bourgeoisie médiocre et démunie en faisant un détour par l'épicerie fine. Représentant la dernière génération des Fairfax, Isobel, la narratrice, est gratifiée - ou doit-on dire affligée ? - d'un don favorisant ces retours en arrière et ces savantes projections dans le temps dont Kate Atkinson s'est fait une spécialité. Elle s'engouffre de temps à autre, sans l'avoir cherché ni même souhaité, dans l'un de ces " trous du temps " lui permettant d'explorer brièvement une phase du passé ou d'entrevoir un petite tranche d'avenir. Cette faculté, qui met sa raison à rude épreuve, permettra-t-elle au moins à Isobel de retrouver un jour sa mère, la charmeuse et mystérieuse Eliza, sortie d'on ne sait où et disparue un jour on ne sait comment, mais dont le fantôme parfumé hante tout le livre ?