Avec la verve satirique qu'on lui connaissait déjà, Emmanuel B. Dongala brosse ici un tableau tragiquement burlesque des nouveaux États africains en proie à l'indépendance. La nouvelle qui donne son titre au recueil, Jazz et vin de palme, nous fait d'ailleurs pénétrer dans le royaume de la politique-fiction et prélude à l'évocation hallucinée de New York et de la rencontre du romancier avec le saxophoniste John Coltrane. C'est pour Dongala l'occasion d'écrire quelques-unes de ses plus belles pages sur la tragédie de ce musicien à la recherche de l'absolu, une tragédie qui apparaît comme un écho, et peut-être une réponse à la tragédie collective décrite dans les premières nouvelles.