Simon Delambre, à la veille de passer l'agrégation de lettres classiques, est atteint de tuberculose et doit séjourner en sanatorium au Crêt d'Armenaz, univers clos, coupé du monde, au coeur d'une "montagne magique". Lui que rien ne pouvait détourner de ses études (pas même parfois le sentiment fugace de leur vanité, pas même Hélène au coeur accueillant), se trouve confronté - face à un paysage totalement inhumain - à un savoir nouveau. La fréquentation de ses frères en longue maladie lui fait découvrir une humanité qu'il ne soupçonnait pas, diverse et comme révélée à elle-même par cette idée de la mort toujours présente et jamais prononcée. Deux présences féminines antinomiques viennent marquer son séjour : Minnie, tout à la joie et au besoin de plaire, de passage dans ce microcosme comme elle se serait rendue à une soirée, à laquelle Simon échappe malgré son trouble ; Ariane, précieuse interprète de ce monde et de ce savoir nouveaux, guidant Simon par son amour jusqu'au bout de son initiation aux valeurs vraies - avant de se refondre, emportée par une avalanche, dans cette nature dont elle fut la messagère, relayant par ses mots la voix du torrent Siloé. Guéri et irrévocablement marqué par ce contact avec des vérités d'au-delà, Simon peut alors rejoindre le monde, réconcilié.
Profondément autobiographique (l'auteur mourra du même mal dont, ici, guérit son personnage), Siloé a été pour la première publié en 1941.
Ce roman d'introspection, de facture classique, publié pour la première fois en 1941, est essentiellement autobiographique. L'auteur décrit les réactions d'un jeune homme malade (en traitement dans un sanatorium de haute montagne) devant la nature, la maladie, la mort et l'amour. Le sujet traité est souvent proche de celui de La montagne magique de Thomas Mann.