La conscience est un champ de bataille où s'affrontent les idées, en un tumulte sur lequel continuent de planer les ombres du Théâtre Cartésien. Les certitudes en apparence les plus fortes, ancrées dans des notions qui tendent à préserver l'esprit de tout modèle qui nous en délivrerait, continuent de dispenser un brouillard que Daniel Dennett s'efforce allègrement de dissiper en s'attaquant aux contresens ou aux pseudo-évidences dont la plupart des débats sont inutilement encombrés. Abandonnant le rêveur à ses rêves et le magicien à sa magie, Daniel Dennett poursuit ici, avec brio, une entreprise de clarification qui tourne le dos aux convictions les plus tenaces, en faisant appel à un modèle qui ne s'en laisse pas conter, celui de la «célébrité cérébrale» : «Dans le cerveau, pas de Roi, pas de Contrôleur Officiel des programmes de la Télévision d'État», écrit-il. La démocratie, l'anarchie y sont autrement plus actives et efficaces. La conscience n'est pas un «médium de représentation» : «Elle a bien plus d'affinités avec la notoriété qu'avec la télévision.»