Au volant de leur Dodge brinquebalante, Maggie et Ira se rendent à l'enterrement d'un vieil ami. Ils ont tous deux la cinquantaine, et, comme tant d'autres, bien des illusions perdues, des insatisfactions, des rancœurs. Les incidents du trajet, l'enterrement lui-même, que l'émotion des retrouvailles entre amis transforme bientôt en remake des noces du défunt : autant d'occasions - ou de prétextes - pour toutes les remises en question. Réaliste, fataliste même, Ira s'exaspère de voir Maggie, incurablement rêveuse, décidée à réconcilier leur fils et belle-fille, séparés depuis des années. La romancière d'Une autre femme décrit avec talent la classe moyenne de l'Amérique profonde, les tracas et les espoirs de gens comme les autres, au gré d'une comédie de mœurs à laquelle l'acuité et l'humour ne retirent rien de son humanité. Une réussite couronnée en 1989 par le prix Pulitzer. Ces scènes de la vie conjugale à l'américaine sont une belle leçon d'amour : à l'image de leur vieille guimbarde, Ira et Maggie, malgré leur grand âge, ont fière allure.