Ce commentaire du De unitate intellectus contra averroistas de Thomas d'Aquin vise avant tout à faciliter la compréhension d'une des œuvres majeures du XIIIe siècle; il propose par ailleurs les éléments d'une généalogie du sujet remontant en deçà de l'entrée officielle de la subjectivité dans la métaphysique et la psychologie modernes à l'Âge classique.
Rédigée à Paris en 1270, l'œuvre est tout entière consacrée à la réfutation de la psychologie philosophique d'Averroès et de ses disciples latins, dont la thèse fondamentale est que le sujet de la pensée n'est pas l'homme mais une substance, l'intellect, séparée du corps. Contre ce que Leibniz appellera le « monopsychisme averroïste », Thomas engage une critique vigoureuse et élaborée, invoquant Alexandre d'Aphrodise, Théophraste, Thémistius, Avicenne, Ghazali, dont les thèses sont ici restituées.
Texte de philosophe, le De unitate n'est pas sans portée théologique. On trouvera ici tous les aspects du dossier.
Alain de Libera est directeur d'études à l'École pratique des hautes études et professeur d'histoire de la philosophie médiévale à l'université de Genève.