Les gens de mon âge se souviennent tous de l'endroit où ils se trouvaient et de ce qu'ils étaient en train de faire lorsqu'ils ont entendu parler du concours pour la première fois. Moi, j'étais dans ma planque et je regardais des dessins animés lorsque le bulletin d'informations était tombé, interrompant mon flux : James Halliday était mort pendant la nuit. Le clip n'excédait pas cinq minutes, mais au cours des jours et des semaines qui avaient suivi, c'était devenu le film le plus étudié de l'histoire. Compte tenu du temps et des efforts qui avaient été consacrés à l'analyse de chaque image, cette vidéo surclassait jusqu'au film tourné par Zapruder lors de l'assassinat du président Kennedy. Tous les jeunes de ma génération n'allaient pas tarder à savoir par coeur le message de Halliday.
Avec Player One (Michel Lafon), Ernest Cline propose un roman futuriste taillé sur mesure pour les geeks de 2012... Cline a ainsi pris soin de développer deux ambiances radicalement différentes : celle du monde réel, sombre, violente, à la merci des grandes puissances industrielles; et celle de l'OASIS, onirique et protéiforme, et dont les seules limites dépendent de l'imagination de ses créateurs. Pour profiter de l'immersion et ne pas être dégoûté par la lecture de cette épopée, mieux vaut avoir l'esprit bien connecté. World of Warcraft, Monthy Pythons, Pac Man, Ladyhawke... Les références aux films des années 80 et aux jeux vidéo de tous temps pleuvent... (Marie Amélie Putallaz - L'Express, janvier 2013)