Qu'est-ce qu'être roi de France ? La question est d'une fausse évidence. Michèle Fogel y répond en cernant le propre de la souveraineté. C'est d'abord l'imprévisible accession à la couronne, car si le principe successoral a été défini tôt (lignage, sang, et un héritage circonscrit : Royaume, Couronne, Domaine, Etat), il faut compter avec la démographie qui, par la mort, redistribue les places dans l'ordre des successions.
D'où l'importance des mariages, à la fois alliances matrimoniales et obligation de la reproduction ritualisée dès le jour des noces par une entrée cérémonieuse dans le lit nuptial. L'élévation (par le sacre à Reims) doit marquer la distance d'avec les sujets : la souveraineté s'affirme par la magnificence des parures, divertissements, exposition aux sujets, mais aussi et d'abord par l'exercice solitaire du pouvoir.
Etre roi est un métier, celui de la guerre. Tel est le portrait singulier qui se dégage de l'étude des rois et reines, de Charles VIII à Louis XVI.