Lorsqu'il y a rupture entre deux êtres, qui se sépare réellement de qui ? Qui souffre le plus ? Celui qui prend la décision ou celui qui la subit ? Si l'on en croit le dernier roman de Jean-Philippe Toussaint, Faire l'amour, celui qui choisit de partir a la plus mauvaise place. Ici, c'est le narrateur qui est à l'initiative de la séparation. Il quitte Marie, une belle femme de la haute couture. Tous les deux sont à Tokyo. Dans un hôtel de luxe, ils vivent leur dernière nuit d'amour. Et il pleut comme il pleuvra sur tout le texte. Comment une dernière nuit d'amour peut-elle se vivre sans mélancolie ?
À Marie, il ne reste que la pureté des larmes. Au narrateur, il reste une bouteille d'acide chlorhydrique qu'il promène sur lui, avec lui, qu'il sort de temps à autre pour se rappeler les ravages de la rupture. N'est-ce pas dans ses yeux, dans son propre regard, que cet acide devrait finir ?
Une histoire simple. Efficace. Un texte où chacun peut revivre ses derniers moments avec un autre.