L'affaire Steven Avery est devenue l'affaire du siècle. Comme plus de 10 millions de personnes, je me suis laissé happer par la série documentaire « Making A Murderer ». Convoquée au banc des jurés pour rouvrir un procès dont le verdict a été rendu il y a une décennie, j'ai été fascinée par l'histoire de Steven Avery, cet homme sans qualité si marqué par la prison qu'après sa libération il a choisi de vivre dans un cabanon d'une dizaine de mètres carrés. J'ai été révoltée par l'indigence de la police et de la justice américaines, par ce système à plusieurs vitesses qui condamne aveuglément les pauvres, les idiots, les innocents. Mais on ne m'a présenté et répété qu'une seule thèse : celle du bouc-émissaire.
Dans la lignée des meilleurs « true crime » dont les Américains ont le secret, ces récits qui se donnent pour exigence de rester proches des faits, Le Tueur innocent éclaire l'affaire d'un jour inédit. Avec une empathie indéfectible pour la vérité, Michael Griesbach raconte comment les institutions ont précipité un homme hors des rails de sa vie et exposé, des années plus tard, une jeune femme à la mort. J'avais besoin de ce livre pour comprendre ce qui est arrivé.